Exorcisme et pouvoir démoniaque

Le pouvoir de Satan : 4 manifestations du démon

Action du diable et manifestations du démon

Il y a une action ordinaire du démon que subissent tous les hommes, c’est la tentation de faire ce qui est mal aux yeux de Dieu. Jésus lui-même ayant accepté de prendre la nature humaine, a connu la tentation (voir Matthieu 4,1-11 dont voici un extrait) :

En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »

Mais l’action extraordinaire que Dieu permet à Satan et aux démons dans des cas déterminés, peut prendre quatre formes différentes selon l’Église catholique :

1. La possession diabolique

C’est le tourment le plus grave. Il se produit quand le démon prend possession du corps d’une personne (pas de son âme) et le fait agir ou parler sous son contrôle, sans que la victime puisse lui résister (et donc sans qu’elle ait de responsabilité morale).

C’est dans ce cas que se vérifient certains phénomènes particuliers, comme parler des langues absolument inconnues, connaître des faits éloignés ou cachés, déployer une force extraordinaire.

L’Évangile en présente un exemple connu avec le possédé de Génésareth :

Car Jésus lui disait : « Sors de l'homme, esprit impur ! » Et il lui demanda : « Quel est ton nom ? »
Et il lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. »

2. La vexation diabolique

Concernant la vexation diabolique, il s’agit de tourments qui ne vont pas jusqu’à la possession. Il s’agit cependant de manifestations violentes qui vont au-delà de l’individu et qui peuvent aussi bien affecter son bien-être physique que mental.

Elle implique des manifestations extérieures telles que des attaques physiques, des troubles du sommeil, des maladies inexpliquées ou d’autres formes de dommages infligés à la personne par des forces démoniaques. La vexation peut être plus manifeste et visible, provoquant une détresse et des perturbations importantes dans la vie de la personne.

On en a dans la Bible plusieurs exemples : ainsi Job, qui n’était pas possédé, mais gravement frappé dans ses enfants, ses biens et sa santé (Job 1 et 2). La femme courbée (Luc 13,10-17) et l’aveugle-né (Mt 12,22) que Jésus guérit, n’étaient pas possédés non plus, mais la présence d’un démon était à l’origine de leurs troubles physiques.

Les exorcistes, rencontrent souvent des personnes frappées dans leur santé, (par des maladies rebelles aux médicaments et auxquelles les médecins ne comprennent rien), dans leurs affections, (elles s’aiment mais se séparent brusquement et sans raison aucune), ou dans leur travail (tout va de mal en pis).

3. L'obsession diabolique

Dans le contexte du combat spirituel, l’obsession est considérée comme une forme moins grave d’influence démoniaque que la vexation et la possession démoniaque, où les pensées de la personne sont principalement dominées par les forces du mal. Il n’y a pas d’atteinte physique.

L’obsession désigne un état dans lequel un individu est excessivement préoccupé ou contrôlé par des esprits mauvais. Elle se caractérise par des pensées ou des impulsions intrusives auxquelles il est difficile de résister ou de contrôler. Ces sentiments intrusifs et tourmentants perturbent la vie quotidienne et la tranquillité d’esprit.

Elle est souvent décrite comme une préoccupation intense ou une fixation sur des pensées, des désirs ou des comportements nuisibles ou pécheurs. Dans cet état, une personne peut se sentir obligée de s’engager dans certaines actions ou pensées qu’elle sait être mauvaises mais auxquelles elle est incapable de résister.

Il est très difficile de se défaire des obsessions diaboliques. C’est pourquoi elles peuvent engendrer chez la victime un état permanent de prostration et de désespoir qui peut aller jusqu’à la tentative de suicide.

4. L'infestation diabolique

Enfin, il existe une dernière manifestation diabolique (la moins grave) qui peut frapper les maisons, les objets ou les animaux.

Contrairement à la possession, la vexation et l’obsession, l’infestation diabolique ne concerne pas les humains. Elle implique la présence et l’influence démoniaque dans un lieu ou un objet spécifique. Il peut s’agir de maisons hantées, d’objets maudits ou de lieux associés à des pratiques ou à des rituels maléfiques.

L’infestation diabolique entraîne souvent des phénomènes surnaturels tels que des activités de poltergeist, des bruits inexpliqués, des objets qui se déplacent d’eux-mêmes, voire des manifestations physiques d’esprits démoniaques.

On sait bien, en effet, que le démon peut investir certains lieux ou même des animaux (Mc 5,11-13).

Dieu permet le mal que pour en tirer un plus grand bien

En résumé, l’obsession fait référence aux tourments internes liés aux pensées, la vexation implique des manifestations externes et des dommages physiques infligés à un individu, tandis que l’infestation diabolique se rapporte à la présence et à l’influence de démons dans des lieux ou objets spécifiques. La possession est une catégorie distincte qui implique le contrôle total d’un démon sur le corps et les pensées de l’individu (sans toutefois atteindre son âme, inatteignable pour Satan).

Il est évident que, de ces manifestations sataniques, Notre Seigneur sait tirer du bien : conversions, retour à une vie de foi et de ferveur, progrès spirituel.

Ce n’est pas par hasard que saint Jean Chrysostome considère le Malin comme un instrument de sanctification ; certes pas pour lui en attribuer le mérite, mais pour glorifier la sagesse de Dieu qui fait tout servir à notre bien !

Tourments diaboliques : l'importance du discernement

Il est important de noter que l’Église catholique adopte une approche prudente lorsqu’il s’agit de discerner les cas d’infestation, d’obsession, de vexation diabolique ou de possession. À juste titre, elle insiste sur la nécessité d’un discernement approprié et d’une évaluation par des personnes qualifiées, telles que des prêtres ou des exorcistes, afin de s’assurer que les symptômes ne sont pas dus à des conditions psychologiques ou médicales.

L’Église croit en l’existence de forces démoniaques, mais reconnaît également l’importance de traiter les problèmes psychologiques ou médicaux sous-jacents afin d’offrir une prise en charge globale aux personnes qui cherchent de l’aide.



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